LH15 - Un festin de LH

LH15 - Un festin de LH

La plus terrible des téléportations de l’Histoire télécommienne

La plus terrible des téléportations de l'Histoire télécommienne

Comment tout a commencé.

Je n'aurais jamais dû remplir ce form. Je m'attendais à vivre des sensations fortes, à apprendre à me repérer sans rien, à me balader en toute tranquillité aux environs du plateau...

Que nenni ! Vous en avez, de la chance, chère lectrice, cher lecteur, de pouvoir lire ces mots. Plus de 6h de voiture, pour se retrouver à 1200 mètres d'altitude... pardon ?

La montée du désespoir

Mais ce n'est pas fini ! On était sous une belle trombe. Tout ça pour nous expliquer, finalement, que l'on était pas encore arrivé ? Et qu'on était 14, pardon. QUATORZE à s'être fait téléporter ?

J'aurais bien voulu rentrer et passer un agréable week-end. Mais non... Je n'ai ni le permis de conduire, ni les clés de la voiture, et encore moins la moindre idée d'où je suis. Pas même de réseau... je mets donc mon gros sac sur le dos, contenant tout le nécessaire pour survivre à ce calvaire. Mais qu'est-ce que quoi donc que je suis embarqué dedans...

On embarqué des vivres avant de partir. Non mais c'est de la télé-réalité ou je rêve ? Nouveau club de Télécom ? Il y en avait bien un ou deux qui avaient embarqué du matériel audiovisuel. Je nage en pleine tourmente.

La marche morose...

On commence à marcher. On grimpe, au fait. On va en baver.

Sous la pluie, j'enfile un sweat à capuche, un manteau bien bouffi, et un coupe-vent. Je dois me féliciter d'être de nature prévoyante. Je suis désormais sous la pluie, proche de zéro degré Celsius, encapsulé sous 3 couches encapuchonnées... et avec tout ce brouillard et ce vent, je ne sais toujours pas où je me dirige. Plus jamais, plus jamais la téléportation. Plus jamais !!!

On avance lentement. On essaie de rire un peu, mais la différence de rythme nous sépare inévitablement. Certains étaient vraiment pressés. Je décide d'enfiler un bonnet supplémentaire. Et puis, le plus terrible, c'est la gadoue. Un atroce abomination, une horreur ineffable... je n'ai pas pris mes chaussures de marche, moi ! Bref, plus je monte et plus je suis sale. En espérant que là où je vais, je trouverais une bonne douche bien chaleureusement revigorante. J'ai hâte d'arriver.

Puis on passe une barrière de barbelés. Un compagnon a déchiré son unique pantalon, juste après avoir déclaré : "ça, c'est un coup à déchirer son pantalon". Puis les bouses. Des mines antigodasses. Et avec tout ça, il faut franchir un torrent qui cascade à plein régime ? J'ai des coussins de bouses et gadoue sous les pieds, là.

La recherche de je-ne-sais-quoi-mais-sortez-moi-de-là

On retrouve sur le chemin deux autres paumés. On sait même pas d'où ils viennent, ni même où ils vont. Ensemble, on aura plus de chances de survie.

Puis vient le moment où la pluie, le brouillard, le vent, tout se mélange. On perd la trace de ceux de devant et de ceux de derrière. J'arrive à garder contact avec un groupe de trois personnes, que je ne lâcherai plus jusqu'à la fin.

"Là-bas ! Notre destination !" Alors que tout était perdu, la joie revient. Loin de là pour nous de sauter de joie par contre. On voit une petite maisonnette au loin, plus bas... Qu'y a-t-il ici bas ?

Pour descendre, il a fallu suivre le cours d'un ruisseau. Enfin, un torrent, vu la météo. C'est génial, on peut ainsi nettoyer ses semelles, en acceptant de sacrifier ses chaussettes. On arrive, sous une pluie qui se change progresssivement en neige. ON ARRIVE POUR l'AMOUR DU CIEL ! Une petite salle. Des sacs sont posés devant la porte. Je pose le mien, et je toque.

Le banquet et les rencontres

Deux darons m'ouvrent la porte. Ils ont tout compris à notre situation. Je retrouve d'autres Télécommiens, qui s'affairent tout autour d'un poêle. Un poêle ! Enfin, je vais pouvoir sentir mes orteils et me réchauffer. On était bien plus que quatorze ! Avec les deux compagnons trouvés sur la route, deux pères et trois filles qui nous précédaient, on était vingt-et-un dans à peine vingt mètres carrés !

On commence à se répartir les tâches. Le mercure indiquait déjà une température négative dehors. On enlève les surcouches, on étend ses affaires condamnées, et on récupère la bouffe dans les sacs. Je portais avec moi des pommes qui ont bien failli congeler, des nouilles instantanées, et de la soupe. Les autres sortent les réchauds, l'eau, les saucissons...

Il a fallu attendre que la famille fasse des pâtes à la sauce tomate avant de se faire un repas de rois. Sur le lit du haut, la paire de paumés se faisait une petite fondue, avec de la bière.

On a mangé. C'était bon.

Les filles nous ont taxé du saucisson.

Certains, dont j'admirerai éternellement la mansuétude, ont décidé de dormir dehors dans des tentes. D'autres ont dormi comme des sardines sur le matelas du haut.

J'ai dormi par terre, sur un tapis de sol, enfoui dans mon cocon de couchage. Tant que le poêle était là, tout allait bien. Je m'endors au chaud... mais le poêle ne tiendra pas toute la nuit...

À suivre...